A la découverte du Zeeland Une semaine de manœuvres Dominique Hausser
L’équipage (Cyrille, Alexandre, David et Jean) souhaitait obtenir l’extension moteur pour son certificat suisse de capacité pour la conduite de yachts en mer. Le programme de navigation était défini, à savoir une semaine de manœuvres incluant les 100 milles nautiques en mer. Parti de Rotterdam le 21 avril 2018, nous avons rejoint Antwerpten le 27 avril 2018 en passant par Hellevoetsluis, Zierikzee, Kortgene, Zeebrugge, Yerseke et Tholen. La météo a dicté notre parcours. Avec un vent variable soufflant 4ntre 2 et 4 m/s le 21 avril, nous en avons profité pour effectuer un parcours dans les eaux à marée en rejoignant la mer du Nord depuis Rotterdam avant de passer notre première écluse (Goereese Sluis) et rejoindre Hellevoetsluis au nord du plan d’eau intérieur protégé par la barrière Haringvlet (Haringvlezsluizen). Nous avons profité de cette première journée pour permettre à l’équipage de prendre en main le bateau. Chacun a pu effectuer de nombreuses manœuvres à proximité de la cardinale ouest Hinder, y compris celles de récupération de l’homme à la mer et du mouillage du bateau à l’ancre. Un fort courant d’ouest s’est installé nous amenant à privilégier la navigation intérieure. C’est ainsi que l’équipage a commencé les manœuvres dans les écluses et les passages de ponts dont la hauteur ne permettait pas de passer sans demander leur ouverture. Après la découverte des charmants petits ports de Zierikzee et Kortgene où nous avons passé la nuit, nous avons rejoints la mer du Nord à Vlissingen pour naviguer en direction de Zeebrugge avec un vent soutenu (environ 8 m/s) de secteur ouest et de vagues dans le nez d’environ 1 mètre à 1.50 mètre. Le trafic très important en direction ou en provenance d’Anvers a nécessité de la part de l’équipage une attention soutenue et une bonne réflexion sur la trajectoire à suivre pour ne pas risquer de collision. L’entrée dans le port de Zeebrugge est impressionnant par la taille de celui-ci, le trafic et la signalisation par feu autorisant ou non l’entrée dans le port. Le chenal d’entrée dans la marina pour les yachts de plaisance est minuscule en comparaison du reste du port. Après une bonne nuit réparatrice, nous entamons le retour vers l’estuaire du fleuve Lescaut. Nous sommes contraint d’attendre dans le port qu’un grand bateau de croisière effectue sa manœuvre d’accostage pour être autorisé à sortir. Pendant la nuit, le vent d’ouest a repris de la vigueur et souffle entre 10 et 15 m/s. Fort heureusement, nous sommes au portant et sommes poussés entre 10 et 12 nœuds par les vagues (1.5-2 mètres). En moins de 2 heures, nous entrons dans le fleuve en suivant un petit chenal au sud du principal dans lequel des dizaines de cargos et de péniches naviguent tant dans le sens montant que descendant. Nous nous engageons dans le canal Zuldbeveland pour rejoindre le port de la princesse Beatrix à Yerseke. La manœuvre d’entrée est délicate. Le chenal est très étroit et le vent souffle toujours fort. Bateaux de plaisances et bateaux de pêche se partagent l’espace. Ce port est entouré de deux autres, le premier, le port de la reine Juliana est exclusivement occupé par des bateaux de pêche, le troisième, celui du prince Willem Alexander est rempli de petites barques. Yerseke comme toutes les bourgades du Zeeland est charmante. La poissonnerie est pleine de marchandises toutes plus alléchantes les unes que les autres. Nous craquons sans hésiter pour notre pic-nic du lendemain. Nous avons le temps, malgré un vent à décorner les bœufs, nous sommes à l’abri et décidons d’aller manger à Brouwershaven. Ce qui permet ainsi des manœuvres d’écluses et de ports supplémentaires. Dans l’après-midi, nous reprenons notre route en direction d’Anvers et à la tombée de la nuit nous nous arrêtons dans le port de Tholen. Dans ce canal, le trafic de péniches est très important. Vendredi matin, nous repartons pour Anvers et passons notre dernière écluse du voyage (Kreekraksluizen). Nous sommes juste dernière une péniche dont la largeur lui permet tout juste d’emprunter cette écluse. Avant de rejoindre la marina Willemdok, nous traversons tout le port d’Anvers et passons nos deux ponts-levis. L’activité intense dans ce port exige de la part du barreur une grande attention pour ne pas risquer une collision. Après avoir fait le plein de fuel, nous amarrons une dernière fois Rolling Swiss II. Nous aurons ainsi passé une bonne douzaine d’écluses et une bonne quinzaine de ponts-levis. L’équipage mérite bien son extension moteur. En résumé, une magnifique semaine.